Michel Lussault est géographe, directeur de l’école urbaine de Lyon. Il était invité par la Preuve Par 7 aux Université d’été de la Preuve Par 7 au festival de Bellastock du 15 et le 17 juillet dernier, pour parler des enjeux de l’urbanité à l’heure de l’anthropocène.
La croissance urbaine, les constructions de mégalopole, d’espaces urbains de plus en plus grand et nombreux est un phénomène central de l’anthropocène en tant que source de déstabilisation de systèmes biophysiques, d’émission de CO2 et du dérèglement climatique.
Cette intervention éclaire l’insoutenabilité du modèle urbain construit comme une évidence depuis plusieurs décennies. Fondé sur le mythe d’un espace-monde et de ressources illimitées, ses fragilités deviennent de plus en plus palpables au regard des multiples canicules, pluies diluviennes et incendies dans le monde.
Il est impossible d’imaginer la fin de l’urbanité à court terme. Alors comment mettre en place un autre modèle économique ? Peut-on inventer de nouveaux imaginaires architecturaux, politiques et de mode de vie?
Plusieurs pistes sont proposées par Michel Lussault : sortir de l’individu consommateur, considérer ou reconsidérer nos interdépendances comme « la seule chose qui nous permet de discuter collectivement de nos limites ». Construire des lieux clairières, ouverts sur l’extérieur et donc le vivant avec lequel on définit une géopolitique. Retrouver une gouvernance capable de gérer les relations publique-privée au sein des villes en intégrant le Commun comme base et non comme une politique marginale.
Le géographe ajoute un concept : soustraire. Une mise à l’écart d’un espace qui ne serait ni public, ni privé, ni commun. À l’image des premier parcs naturels aux États-Unis du XIXe siècle, ce régime nous pousse à réfléchir sur nos besoins, les limites que nous sommes collectivement capable de fixer dans un temps donné.
Vous pouvez l’écouter ici sur le site de notre partenaires la radio Cause commune.